Comme je l'ai dit précédemment à la tribune, la désindexation des pensions de retraite est, avec le doublement du CICE, la mesure la plus emblématique de votre budget de la sécurité sociale. Elle est insupportable et injustifiable : avec une inflation à 1,6 ou 1,7 %, le choix de revaloriser les pensions de 0,3 % seulement est celui de faire perdre massivement du pouvoir d'achat aux retraités dans notre pays, alors que nous connaissons la colère qu'ils ressentent déjà depuis l'augmentation de la CSG et que, d'après les études menées par leurs organisations, la perte de pouvoir d'achat constatée sur les pensions a été de 20 % au cours des vingt dernières années.
Cette mesure est d'autant moins défendable qu'un mouvement populaire puissant est en train de se développer, sous diverses formes, pour contester l'injustice sociale et fiscale qui s'accroît dans notre pays. La désindexation doit être abandonnée. Il faudrait d'ailleurs inscrire à l'ordre du jour l'indexation sur les salaires, et revenir à des mesures en vigueur par le passé qui garantissaient une évolution des pensions réellement liée à l'augmentation du coût de la vie et à la progression du niveau de vie dans notre pays.
La désindexation concerne également les allocations familiales, droits alloués en fonction des enfants. Ce n'est pas justifiable non plus.
Il ne devrait pas y avoir de retraites inférieures au SMIC pour une carrière complète. De surcroît, cette mesure affecte encore plus les femmes que les hommes, à cause des carrières interrompues ou fragmentées des femmes – j'en croise très régulièrement qui sont dans cette situation – , à cause de l'accumulation de toutes les inégalités qu'elles ont subies au cours de leur carrière.
Ces nombreuses raisons plaident pour le rejet de la mesure. Je vous en conjure : n'allons pas dans cette direction, revenons sur cette mauvaise mesure ! Il est encore temps de répondre à un certain nombre d'aspirations populaires.