C'est pourquoi un règlement pédiatrique européen oblige les industriels élaborant un plan de développement de médicaments d'élaborer en parallèle un plan de développement en pédiatrie. Cependant, trop de dérogations sont accordées. Ce règlement pédiatrique doit donc être revu de manière à devenir beaucoup plus coercitif.
La France en avait défendu la première version, et c'est encore elle qui demande à ce que le règlement soit révisé et rendu plus prescriptif, afin que l'industrie n'échappe pas à son obligation de développer des médicaments pédiatriques.
Cependant, un chercheur du CNRS ou de l'INSERM ne développera jamais lui même un médicament : cela ne peut venir que d'un industriel. Taxer ne permettra donc pas de développer de nouveaux médicaments. Pour cela, nous avons besoin des industriels, et c'est le règlement pédiatrique européen qui permettra de les y contraindre.
Deuxièmement, alors qu'en cancérologie générale, la progression en termes de survie est de 1 à 2 % environ par an, si bien que la survie après la maladie s'améliore peu à peu, il existe des cancers pour lesquels la recherche n'enregistre, au contraire, aucune avancée depuis vingt ans – c'est le cas par exemple du cancer du tronc cérébral. Pour deux ou trois cancers, nous sommes même face à un mur, que tous les scientifiques internationaux voient comme un problème conceptuel. Ils sont pourtant décryptés – les facteurs génétiques, les mécanismes de développement sont connus – , mais nous savons que ce n'est pas en les étudiant davantage que nous trouverons un traitement. Il faut travailler, par exemple, sur le développement des tissus ou l'immunologie fondamentale.