La proposition de loi a deux mérites : d'une part, elle renforce la protection du littoral ; de l'autre, elle stabilise et protège les activités agricoles et les cultures marines en zone littorale en étendant les pouvoirs de préemption des SAFER. Partout en France, le littoral se bétonnise, à un rythme croissant. Entre 2000 et 2015, la France a ainsi perdu, en moyenne, de 40 000 à 90 000 hectares par an d'espaces naturels, agricoles ou forestiers, soit l'équivalent d'un département tous les dix ans.
Hélas, le littoral n'est pas épargné par cette tendance. Plus de 7,6 millions de personnes y habitent, en métropole et en outre-mer, et les communes littorales accueillent, sur 4 % du territoire national, 10 % de la population française, auxquels il faut ajouter 7 millions de lits touristiques. Ces communes connaissent aussi un rythme de construction trois fois plus élevé que la moyenne nationale.
En outre, les communes littorales ont une densité de population 2,5 fois supérieure à la densité moyenne en métropole, et la hausse démographique devrait aller croissant. Selon l'INSEE, près de 40 % de la population française devraient, en 2040, se concentrer sur ces territoires. L'artificialisation du littoral et la destruction des écosystèmes côtiers augmentent aussi les risques de submersion marine, risques encore accus par les effets du réchauffement climatique sur les océans.
Les attaques contre la loi littoral se sont multipliées au cours des dernières années : via la loi ELAN, le Gouvernement actuel a d'ailleurs tenté d'autoriser la construction dans les « dents creuses ». Heureusement, cette disposition a été repoussée par le Parlement.