Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 29 novembre 2018 à 15h00
Activités agricoles et cultures marines — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Cette proposition de loi aborde une question importante pour les zones littorales et de montagne. De fait, la conchyliculture est en danger, mais elle n'est pas la seule. L'Hérault, mon département, situé entre mer, plaines viticoles et garrigues de l'arrière-pays, a construit son identité et son art de vivre autour de ses plages, de ses vignobles, de ses montagnes et de ses fleuves. Si l'Hérault est une terre qui a su inspirer tant d'écrivains et de poètes, c'est bien sûr grâce à ses atouts naturels, mais aussi en raison de ses terres cultivées de tout temps. Aujourd'hui, dans l'Hérault, l'agriculture occupe 30 % des surfaces, soit plus de 185 000 hectares. La viticulture, pour sa part, s'étend sur un peu plus de 85 000 hectares, aussi bien en plaine, en bord de mer que sur les coteaux. Le vin a joué un tel rôle dans le développement de notre territoire que, dès le XIXe siècle, Béziers était surnommée la « capitale mondiale du vin ». Une partie de notre viticulture souffre d'ailleurs de la salinisation des sols qui ronge notre littoral, plus particulièrement à l'embouchure de l'Orb. Les communes de Cers, Portiragnes, Sauvian, Sérignan et Villeneuve-lès-Béziers sont particulièrement touchées par ce phénomène. J'en profite ici, monsieur le ministre, pour vous dire que j'ai tenté à plusieurs reprises d'alerter notre assemblée sur cette problématique, malheureusement sans succès.

Sur les autres terres arables, on cultive une multitude de fruits et légumes : 3 400 hectares de prairies artificielles jalonnent nos terres, au détour desquelles les agriculteurs de l'Hérault cultivent, notamment, plus de 20 000 hectares de céréales.

Comme dans toute zone littorale, l'agriculture héraultaise a aussi les pieds dans l'eau. Si, en moyenne, chaque année, la production d'huîtres représente 10 % de la production nationale, l'été 2018 a eu des conséquences dévastatrices dans ma circonscription. Les fortes chaleurs et l'absence de vent durant l'été ont en effet mis en grave péril la vie de la faune et de la flore, à commencer par les coquillages d'élevage. Plus d'un tiers de la production annuelle d'huîtres, sur le bassin de Thau, a ainsi été détruit en quelques jours, tandis que la totalité des moules du même étang ont été anéanties par la malaïgue.

Comme vous le voyez, dans mon département, comme dans ma circonscription, nous avons le travail de la terre et de la mer chevillé au corps. Pourtant, malgré leur engagement de tous les instants, les agriculteurs de ma circonscription souffrent. Rappelons la menace de suppression du TODE – dispositif pour les travailleurs occasionnels demandeurs d'emploi – , qui leur permet de recourir à de la main-d'oeuvre saisonnière en étant exonérés de charges.

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