… alors même que les services publics quittent nos territoires. Et vous entendez répondre à cette colère en interdisant la fessée ? Que vont penser les Français du temps que nous passons aujourd'hui dans l'hémicycle sur ce texte, et ce alors que des débats structurants n'ont pas lieu au Parlement ? C'est le cas, par exemple, de la programmation pluriannuelle de l'énergie présentée en début de semaine par le Président dans la République : pourquoi la représentation nationale est-elle privée de travaux sur le sujet ? N'est-ce pas là une question qui devrait nous occuper largement ? La transition écologique ne pourra pas se faire sans le consentement des Français : pourquoi ne pas faire entrer le débat sur ce sujet majeur dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ? Mais non, vous préférez le laisser derrière les épaisses portes des ministères et de l'Élysée !
Depuis dix-huit mois, vous échouez à améliorer la vie des Français et le voile se lève sur l'échec de votre action. Plutôt que de changer de cap, vous interdisez la fessée… Il est temps que la majorité ouvre les yeux sur la situation du pays et s'en saisisse à bras-le-corps. Lorsque vous le ferez, vous trouverez en Les Républicains une opposition force de proposition, décidée à relever le pays. D'ici là, nous ne pourrons pas voter ce texte, qui n'est que symbole et communication. Conscients de ses limites d'application, vous n'allez même pas jusqu'à lier l'interdiction à une sanction : quel aveu ! Vous ne définissez pas la violence contre laquelle vous prétendez lutter. On imagine très mal, dans les faits, comment cette loi pourrait être appliquée.
Mais je préfère conclure sur une note positive et constater qu'au-delà du texte, nous pouvons partager une attention et une exigence. La majorité, par la voix de son allié, le MODEM, parle aujourd'hui de droit de l'enfant : nous nous en félicitons naturellement. C'est pour nous un engagement profond, dont la défense fait l'honneur de la France.
Fort de cet attachement partagé aujourd'hui, je formule le voeu que la défense de ce droit continue demain à guider nos débats, et que le droit de l'enfant ne s'efface jamais derrière un prétendu droit « à » l'enfant.