Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 10 octobre 2017 à 21h45
Modification du règlement de l'assemblée nationale — Après l'article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Cet été, le Gouvernement et les députés de la majorité ont mené la vie dure aux prétendus privilèges des députés, vieillots reliquats d'un ordre ancien. Accusés d'être des nantis déconnectés du réel, nous nous sommes fait déposséder de nos prérogatives, pourtant indispensables à l'exercice enraciné de nos fonctions. Un mirage était même venu adoucir ce triste débat : le Gouvernement s'engageait, séance tenante, à renoncer à la réserve ministérielle, sans doute pour préserver l'apparence d'un certain parallélisme des formes. Naturellement, cette disposition a été censurée.

Puisque l'esprit révolutionnaire souffle encore dans nos murs, puisqu'il faut à tout prix abolir les privilèges et l'ordre ancien, je propose tout simplement que ceux qui en jouissent en soient désormais privés. Lorsque l'on gagne 12 213,31 euros bruts par mois, il est possible de payer son loyer, sans que l'État, donc les contribuables français, ait à le faire, surtout lorsque les appartements en question sont situés au Palais Bourbon. Peut-être serait-il bon d'en faire profiter l'ensemble des représentants de la nation et de les transformer en chambres d'hôtel pour les députés qui viennent de loin et qui se disputent les cinquante chambres de la résidence du 101 rue de l'Université.

Naturellement, je n'ai rien contre les questeurs, tout comme le Gouvernement, évidemment, n'avait rien contre les députés.

Allez jusqu'au bout de votre logique, mes chers collègues, et finissons-en avec les privilèges !

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