Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 29 novembre 2018 à 21h30
Interdiction des violences éducatives ordinaires — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je vais donc répondre aux questions qui nous ont été posées.

Cet article vise à insérer un nouvel alinéa après le deuxième alinéa de l'article 371-1 du code civil, celui-là même, cela a été rappelé, qui est lu à chaque mariage. Vous l'avez relu, je recommence : « Les titulaires de l'autorité parentale l'exercent sans violence. Ils ne doivent pas user à l'encontre de l'enfant de moyens tels que la violence physique, verbale ou psychologique, les châtiments corporels ou l'humiliation. »

Évidemment ! Personne ne peut être contre, personne ! Mais qui met les limites ? C'est une question que j'ai déjà posée en commission et il ne m'y a pas été répondu. Qui met les limites ? Lorsque vous demandez à un enfant d'aller réfléchir au coin, certains peuvent le vivre comme une humiliation terrible, alors que pour d'autres, cela glisse comme l'eau sur l'aile d'un canard. Qui met les limites ?

Sans doute est-ce pourquoi, en partie, vous n'avez pas pris la mesure de ce qui se passe hors de cet hémicycle, dans les rues, dans tout le pays : c'est absolument insupportable, de parler sans arrêt de « pédagogie », d'« explications » ! Il faudrait toujours « expliquer aux Français », parce qu'ils ne sont pas assez grands pour savoir que ce n'est « pas bien » de frapper leur enfant ? Mais vous les prenez pour qui ? N'importe quel parent, sauf une très petite minorité peut-être, sait très bien que ce n'est pas bien de frapper son enfant !

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