Rares sont certainement les députés qui ont lu l'écrivaine et philosophe Annie Leclerc, notamment son ouvrage de 1974, Parole de femme, qui cherchait à réhabiliter ce qui était précédemment considéré comme féminin et négatif : prendre soin de soi, de son corps et de son chez-soi, éduquer un enfant.
Pensez-vous que des parlementaires ou des médias puissent encore être choqués de ce que des députées, en Argentine, en Australie, ou en Islande, allaitent leur enfant en séance publique ? Je ne le pense pas. C'est absurde. Le fait de prendre soin, de nourrir, d'éduquer un enfant est un acte naturel. À cet égard, comment peut-on imaginer que l'Assemblée nationale ne dispose pas encore de crèche ou de halte-garderie, et ce autant pour les députés que pour les collaborateurs ou collaboratrices ou les fonctionnaires ?
N'oublions pas qu'un tel dispositif aidera à promouvoir la parité entre les femmes et les hommes. Signalons aussi, puisque certains semblent l'ignorer, que le Sénat dispose d'une halte-garderie, le Conseil de l'Europe, d'une crèche. Même de grandes entreprises ont compris l'intérêt de mettre à disposition de leurs salariés de telles structures.
Il est nécessaire de créer une crèche à l'Assemblée nationale. Les futurs enfants et toutes les personnes concernées vous remercient.