Intervention de Alain Perea

Réunion du mercredi 21 novembre 2018 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Perea :

Messieurs les directeurs généraux, la fusion de l'ONCFS et de l'AFB s'inscrit dans le sens de l'histoire, une histoire qui a été imaginée et engagée en grande partie par Mme Barbara Pompili, dont je tiens à souligner ici l'engagement pour la biodiversité.

Nous sommes devant une nouvelle marche, afin de doter notre pays des outils nécessaires, je dirai même indispensables, afin de gérer les enjeux environnementaux, non ceux qui nous attendent mais ceux qui sont déjà présents.

Nous avons deux façons d'aborder cette nouvelle étape : soit nous nous contentons de la considérer comme une question d'organisation interne des services de l'État, soit nous pensons qu'il s'agit d'aller bien au-delà. La première hypothèse peut donner l'apparence d'être plus facile, mais au fond nous savons qu'elle ouvrira d'interminables débats sur des questions qui sont bien plus que de détail, bien trop au-delà de l'objectif initial. C'est la raison pour laquelle je vous engage tous ici, mes chers collègues, ainsi que vous, messieurs les directeurs généraux, avec vos équipes, à être plus ambitieux. En tout cas, tel est l'esprit du groupe majoritaire.

Cette ambition s'articule autour de trois axes.

Premièrement, nous ne devons jamais perdre de vue que notre objectif, notre seul objectif est la biodiversité. Il ne s'agit pas de savoir quelle est la place accordée aux uns ou aux autres. Pour moi, la seule qui vaille, c'est celle de la nature. Aussi notre action doit-elle être guidée non par des rapports de force entre différents groupes de pression, quels qu'ils soient, même si nous devons rester à l'écoute de tous les acteurs de terrain, mais par ce que nous pensons être le meilleur pour l'environnement et pour la sauvegarde de la biodiversité. Nous ne traitons pas un petit sujet. Aussi n'avons-nous pas le droit de l'aborder par la petite porte.

Deuxièmement, nous devons sortir d'une logique qui ferait croire qu'il y a la nature d'un côté, et l'homme de l'autre. Cette erreur fondamentale est à mon sens encore trop ancrée dans l'inconscient collectif. En sortir doit être une mission essentielle de votre action. Nous devons recréer un lien entre l'homme et la nature, lien qui devra se retrouver dans l'ensemble de notre réflexion. Il faut cesser les oppositions stériles entre les urbains et les ruraux, entre les écologistes et les chasseurs, entre les théoriciens et les praticiens, et par extension entre feu l'ONCFS et feu l'AFB. Chaque fois que nous serons dans ce combat, c'est la biodiversité qui sera perdante en fin de compte.

Troisièmement, nous devons trouver un équilibre entre information d'une part, et répression et police d'autre part. L'information passe par l'acquisition des données, la recherche et tous les thèmes que vous connaissez sûrement mieux que moi, mais sur lesquels nous serons vigilants, notamment toutes les questions relatives à la gestion adaptative. Par ce texte, nous voulons donner une nouvelle force, une nouvelle forme à la police de l'environnement que certains nomment déjà police de la ruralité, et sur laquelle je fonde personnellement beaucoup d'espoir.

Après vous avoir fait part des trois axes forts de notre ambition, je souhaiterais savoir quels sont, selon vous, les trois points essentiels pour que l'on réussisse cette réforme.

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