Je m'associe à tous les collègues qui m'ont précédé pour souligner la qualité du travail de notre rapporteur. M'exprimant au nom du groupe Libertés et Territoires, je veux dire que cette proposition de loi nous semble aller dans le bon sens. En tant que médecin et en tant qu'élu d'une circonscription rurale de montagne, où la population vieillissante et les déserts médicaux sont une réalité, je me sens particulièrement concerné par la problématique du manque de professionnels de santé et par celle de la perte d'autonomie des personnes âgées dans les petites communes isolées. Mon groupe y est également sensible, car les aidants sont particulièrement présents dans les territoires où les mécanismes de solidarité familiale encore très forts compensent à grand-peine les contraintes des proches aidants, notamment en matière de transports ou de désinsertion professionnelle.
Favoriser le répit et l'indemnisation des aidants est une solution juste, à la fois parce qu'elle prend en compte des mécanismes de solidarité dans une société en crise, pour ne pas dire fracturée, où la valorisation des comportements individualistes a montré ses limites. Elle permet aussi une alternative plus humaine pour répondre à la perte d'autonomie de nos anciens, car les contraintes fortes de l'aidant l'obligent parfois à recourir au placement en établissement du proche qu'il assiste, ce qui provoque chez ce dernier un sentiment de déracinement et d'abandon d'autant plus déchirant qu'il a parfois passé toute sa vie dans le même village.
À l'intention de mes collègues et surtout du Gouvernement, qui peut lever le gage, je souhaite évoquer un problème particulier, celui des enfants atteints d'un cancer. Dans ce cas précis, il faudrait que les deux parents, et pas seulement l'un d'entre eux, puissent être inscrits en tant qu'aidants sur les cartes Vitale auxquelles l'enfant est rattaché.
Toutes les dispositions de cette proposition de loi adoptée au Sénat nous semblent aller dans le bon sens, c'est pourquoi notre groupe votera en sa faveur.