Nos débats, électriques depuis plusieurs minutes, attestent que l'heure est grave. Les propos que l'on pourra tenir à cette tribune, comme ceux de M. Véran à l'instant, ne pourront, quels qu'ils soient, éteindre la colère dans notre pays : nul ne pourra dire aux retraités, aux salariés, que tout va bien, ou mieux, mais qu'ils ne le savent pas encore.
Ce qui se passe depuis quelques semaines, et en particulier ces derniers jours, est à relier aux plus grands événements qu'a traversés notre pays. L'heure, je le répète, est grave, nul ne peut le nier. Si l'on a coutume de faire débuter la grande Révolution française le 14 juillet 1789, il est plus juste, en vérité, de la faire débuter la veille, le 13 juillet, avec l'attaque et la destruction des barrières de l'octroi qui ceinturaient Paris.