Comme d'habitude, le Front national pose de bonnes questions, auxquelles il apporte de mauvaises réponses. Monsieur Chenu, je ne partage pas votre logique selon laquelle il faudrait abaisser à sept députés le seuil permettant de constituer un groupe. Sinon, le jour où il n'y aurait que deux non-inscrits, il faudrait créer un groupe de deux députés, afin de leur assurer les mêmes droits qu'à ceux qui sont 380. Je n'achète donc pas votre argument.
En revanche, vous pourriez arguer que lorsqu'un parti politique rassemble des millions de voix, il devrait pouvoir constituer un groupe à l'Assemblée nationale, indépendamment du nombre de députés dont il dispose. C'est un raisonnement que je pourrais admettre. Dès lors que des millions de Français soutiennent le Front national – pour lequel on ne peut pas me soupçonner de sympathie, compte tenu de nos relations dans le Vaucluse – , sa représentation dans cette enceinte pose un problème démocratique.
Le nombre de députés n'est pas le seul élément à considérer. Collectivement, compte tenu des voix qui se portent sur les députés, ceux-ci ne pèsent pas tous le même poids. C'est là un vrai sujet de représentation politique, qu'il faudrait peut-être traiter de manière apaisée, en évitant caricatures et anathèmes.