Intervention de François Pupponi

Séance en hémicycle du lundi 3 décembre 2018 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

La majorité des retraités, soit 7,5 millions de personnes, constatent une baisse de leur pouvoir d'achat. Celle-ci s'accentuera compte tenu de la faible revalorisation – décorrélée de l'inflation – des pensions en 2019 et en 2020. Il était possible de faire davantage dans le cadre du PLFSS, d'autant plus que des négociations s'ouvriront bientôt – dès demain, nous l'espérons.

Nous prenons note de l'augmentation de 2,5 % du taux de l'ONDAM – la plus élevée depuis cinq ans – tout en réitérant notre inquiétude au sujet de la situation financière préoccupante des hôpitaux publics, dont la dette avoisine 30 milliards d'euro et le déficit de fonctionnement un record de près de 1,4 milliard. Or on leur demande de réaliser plus de 800 000 euros d'économies, ce qui obère toute capacité d'investissement visant à les rendre plus performants et à améliorer les conditions de travail du personnel hospitalier.

Le présent PLFSS ne résout pas non plus le problème des ambulanciers, qui manifestent en ce moment même. Vous auriez pu profiter de son examen pour leur fournir des solutions, madame la ministre. Leur inquiétude est plus que légitime. Il faut l'entendre.

Ils ont de justes revendications, qui ne sont pas prises en compte dans le texte. Compte tenu des manifestations de ce jour, qui s'aggraveront dans les jours à venir, vous auriez pu fournir une réponse aux ambulanciers, qui manifestent à raison.

Le PLFSS ne répond pas non plus à la problématique de la prise en charge des transports des aidants des patients corses. Ceux-ci sont contraints – notamment en l'absence de CHU – de se rendre sur le continent pour se faire soigner si la spécialité médicale qui leur est nécessaire n'est pas exercée sur l'île.

Enfin, s'agissant du dispositif TODE, nous avons fait adopter à une voix près, contre l'avis du Gouvernement, un sous-amendement – défendu notamment par notre groupe – visant à l'instauration d'une exonération totale de cotisations salariales pour les salaires inférieurs ou égaux à 1,2 SMIC ainsi qu'au maintien d'un tel dispositif dans le temps.

Nous avons ainsi permis de limiter la casse économique de secteurs fortement employeurs de main-d'oeuvre en milieu rural. En effet, ceux-ci auraient été très durement touchés par l'instauration d'une dégressivité des exonérations pour les salaires inférieurs ou égaux à 1,15 SMIC, laquelle devait s'appliquer en 2019 avant une extinction totale du dispositif prévue pour 2021.

Les membres du groupe Libertés et Territoires estime que le PLFSS – en dépit de quelques avancées – est loin de répondre concrètement aux exigences d'amélioration de notre système de santé ainsi qu'à la crise sociale que nous connaissons depuis quelques semaines.

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