C'est là notre deuxième différence. Si je comprends cette conception, je ne la rejoins pas. Je souhaiterais que le Gouvernement l'assume et le dise clairement. Ce serait la moindre des choses pour toutes celles et tous ceux qui se lèvent tôt et travaillent dur : je pense notamment à nos agriculteurs, pour lesquels vous avez voulu supprimer le dispositif TODE – travailleurs occasionnels et demandeurs d'emploi – ; il aura fallu un âpre combat parlementaire et même un amendement issu des rangs de la majorité pour que vous entendiez enfin raison, madame la ministre. Avez-vous à ce point perdu le sens des réalités pour créer un tel psychodrame sur une dépense qui n'est même pas de 39 millions, mais de 12 millions d'euros au final, dans un budget de plus de 500 milliards d'euros ? Notre agriculture ne méritait-elle pas ce geste ?
Enfin, je voudrais vous parler de notre troisième différence : c'est la politique familiale, à propos de laquelle je me suis déjà longuement exprimé. Il y a une profonde différence de convictions entre une politique sociale que vous assumez et une politique de compensation à l'arrivée d'un enfant dans un foyer à laquelle nous, nous croyons. Oui, il est injuste de ne pas ajuster les allocations familiales à l'inflation, car ce sont les familles les plus modestes que vous touchez, celles des classes moyennes, celles qui sont encore dans la rue aujourd'hui. Il est injuste de ne pas ajuster les pensions de retraite à l'inflation. Vous vous acharnez encore une fois sur les retraités, déjà lourdement frappés par l'augmentation inconsidérée de la CSG que nous continuons de refuser.
Face à cette situation, quelles solutions apportez-vous ? Aucune ! Je ne vous en fais pas le procès, j'en prends acte.