Le juge pénal, au cours de plusieurs mois de débats, entendra le récit de nombreuses victimes. Il est essentiel qu'il dispose de la plénitude de juridiction afin de se prononcer sur les intérêts civils en matière de terrorisme. Lui retirer cette compétence réduirait les droits des victimes d'actes de terrorisme par rapport aux victimes d'accidents de la route ou d'agressions diverses.
S'il est envisageable de renvoyer à un juge spécialisé dans les dommages corporels la phase la plus technique, celle du chiffrage, il n'est pas pour autant nécessaire de retirer au juge pénal sa compétence initiale. C'est par la jurisprudence du juge pénal que le préjudice d'attente et celui d'angoisse en matière d'accident collectif ont été consacrés. L'apport du juge pénal aux principes de droit du dommage corporel est donc indispensable.