Et si vous étiez soucieux des deniers publics, vous vous diriez que ce n'est pas un bon choix au moins pour cette raison : la place de prison coûte cher, et l'incarcération échoue à prévenir la récidive !
Bref, si on veut faire chuter la délinquance et prévenir la récidive, c'est le mauvais choix, et si on veut faire des économies, c'est le mauvais choix aussi. Je propose donc que nous ne suivions pas cette voie.
L'enjeu, ce n'est pas la sévérité. Mme la ministre dit préférer qu'on fasse preuve de sévérité dès la première peine : je ne peux pas entendre ça non plus ! Si on individualise la peine, on tient ce postulat politique pour acquis : individualiser, c'est être juste, pas sévère. Les juges servent précisément à définir la peine adaptée à l'individu, de sorte qu'il puisse éviter la récidive, travailler sur son comportement délictuel et, éventuellement, se réinsérer dans la société – car ils ne sont pas tous désocialisés.
Quant aux réactions de la justice aux actes du week-end dernier, j'ai lu des déclarations de votre part, madame la ministre, qui m'ont laissé un peu pantois au regard du principe de l'indépendance des magistrats. Là, il y en a eu, des instructions de sévérité ! C'est assez étrange, vous aviez une occasion de faire confiance aux magistrats dans leur office… On voit bien que votre confiance, que vos instructions sont à géométrie variable, ce qui confirme ce que nous avions déjà vu dans d'autres matières.
Pour ma part, j'estime que le magistrat est assez sage…