Je pense, Monsieur Ruffin, que vous vous trompez dans l'analyse que vous faites de la matière grise au Maghreb. J'ai eu l'occasion de travailler pour une entreprise à Casablanca et je peux vous dire que les jeunes diplômés de l'université ne vont pas travailler dans les centres d'appel après leurs études. Mettre tout le monde dans le même panier, c'est méconnaître le marché du travail au Maghreb. On y trouve des boîtes qui produisent des choses merveilleuses, des jeunes qui innovent, des gens qui occupent des emplois qualifiés et qui gagnent très bien leur vie. Sortons de la caricature.
Mais revenons au fond et aux aspects opérationnels. Relisons votre amendement : « Les services de relation client téléphonique et les conseillers clientèle liés à des contrats conclus en France doivent être situés en France ». Mettons-nous du point de vue des consommateurs. Supposons que j'achète un billet d'avion auprès de British Airways ou de Lufthansa : le contrat est bel et bien conclu en France mais ces compagnies n'ont pas de centres d'appel en France. Comment faire ? Il y a des masses de services et de produits, que ce soit des coques de iPhone ou autre chose, que les gens achètent à des boîtes qui ne sont pas situées en France. Comment le consommateur peut-il entrer en contact avec des conseillers clientèle, comment l'entreprise fait-elle pour contacter le consommateur ?
Mettons-nous à la place des entreprises maintenant. Comment feront-elles pour leurs achats de matière première auprès de sociétés étrangères, en Allemagne, en Belgique ou ailleurs, si vous interdisez toute possibilité d'avoir des conseillers clientèle situés hors de France ? C'est tout le processus d'approvisionnement de sociétés importantes que vous allez paralyser.