Madame la secrétaire générale adjointe, vous avez clairement expliqué qu'il fallait construire des infrastructures. J'ai foi dans le génie français et la qualité de nos ingénieurs, mais j'ai du mal à imaginer qu'en cas de no deal, cela puisse être fait d'ici à cinq ou six mois. Si le 11 décembre, le Parlement britannique rejette le deal, pourra-t-on prévoir une période d'adaptation, sachant que ces infrastructures n'auront manifestement pas eu le temps d'être construites ? Par ailleurs, pourriez-vous nous confirmer qu'en cas de rejet de l'accord par le Parlement britannique, aucun deuxième deal ne pourra être négocié ?
Le rapporteur a évoqué la possibilité pour la Commission européenne d'accompagner le financement de ces infrastructures. La question est de savoir qui va payer. À Calais, l'État a deux propositions en main pour les collectivités locales – l'une payante, l'autre gratuite. Si la Commission européenne vient accompagner la construction de ces infrastructures, le choix le plus pertinent, même s'il est un peu plus cher, pourra ainsi être pris en considération, malgré l'état de nos finances actuelles. Si la fluidité n'est pas assurée aux alentours du tunnel et du port, on risque de voir arriver des queues de migrants essayant de monter dans les camions. De nouvelles infrastructures devront donc être construites pour « sanctuariser » les routes, car des camions vont modifier leur trajet pour passer non plus par les autoroutes qui sont bouchées mais par les voiries communales et départementales. Il est donc nécessaire soit d'aménager ces voiries, soit d'en créer de nouvelles pour accéder plus facilement aux ports. Aujourd'hui, c'est une voirie commune – l'autoroute A16 – qui mène à la fois au port et au tunnel. La Commission européenne aura-t-elle la possibilité d'accompagner financièrement ces collectivités territoriales qui auront besoin d'urgence d'un tel accompagnement, en l'absence d'accord ?
Enfin, est-il possible qu'après le Brexit, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, dite Frontex, vienne dans le Calaisis pour exercer ses missions – Calais devenant de facto, après le Brexit, une ville-frontière avec le Royaume-Uni ?