Notre pays traverse une crise grave. Une crise, c'est un moment où on ne sait pas toujours ce qui va advenir mais où on sait déjà ce qui ne doit plus être. Il y a trois choses qui ne doivent plus être, qui sont devenues insupportables aux yeux des Français.
Premièrement, le fait que travailler ou avoir travaillé ne permette plus de vivre décemment. Deuxièmement, des pouvoirs successifs qui font comme si cela n'existait pas, en ignorant ces Français qui travaillent pour ne se soucier que de ceux qui sont plus pauvres ou de ceux qui s'en sortent bien quoi qu'il arrive. Troisièmement, la gouvernance solitaire et l'arrogance d'une majorité – ou des majorités successives – qui, vous concernant, ne peut plus durer et n'aurait jamais dû commencer.
En effet, avec le chamboule-tout de la présidentielle, vous auriez dû comprendre que vous avez été élu par nos concitoyens pour satisfaire leur demande de plus de respect et de considération. Ces derniers ont défait les structures politiques existantes en espérant de nouvelles pratiques… ce que vous appeliez le nouveau monde. Las, dix-huit mois après, celui-ci est déjà mort et bien mort.
Au lendemain de sa victoire, votre majorité a immédiatement fait preuve de la même l'arrogance que ceux qui vous ont précédés…