Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mercredi 5 décembre 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Nous regrettons son invraisemblable silence et son entêtement à ne rien écouter et à ne pas céder, jusqu'à hier.

Mais à vous, monsieur le Premier ministre, les membres de notre groupe veulent dire que ce qui les préoccupe va au-delà de la fiscalité écologique. C'est la question du reste à vivre de nos compatriotes qui est devenu incontournable et, plus largement, c'est le consentement à l'impôt, fondement de notre démocratie, qui est questionné comme jamais. Vous faites face, non sans y avoir pris votre part, à une injustice, à un ras-le-bol fiscal qui couve depuis des dizaines d'années. Cette injustice et cet étau fiscal ne sont pas des sentiments : ce sont des réalités.

La responsabilité est partagée. Celle du Gouvernement, dès son arrivée, était de répondre à ce ras-le-bol fiscal. C'est de là qu'est né le mouvement actuel : dans cette France des ronds-points, et des barrages filtrants, il y a des Français aux revenus modestes qui ne s'en sortent plus, et des classes moyennes qui ont peur de tomber dans la pauvreté, bien qu'elles travaillent ou qu'elles aient travaillé. Dans ces conditions, revenir sur ces décisions n'est pas une défaite, monsieur le Premier ministre, c'est une preuve d'intelligence. Vous l'avez fait bien tard ; nous espérons qu'il est encore temps.

Au-delà de ce recul, qui était inévitable, il reste à rééquilibrer l'effort fiscal et social, qui n'est pas équitablement réparti. Vous ouvrez six mois de débat. À nos yeux, ce débat doit suivre trois lignes directrices si nous voulons accomplir le changement tant promis par vos prédécesseurs, et que vous n'avez pas réalisé non plus.

Premièrement, la France doit s'adapter à la mondialisation pour être plus forte, mais elle doit le faire sans sacrifier la moitié de la cordée, comme c'est le cas aujourd'hui.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.