Deuxièmement, nous devons continuer à faire du défi climatique, qui risque d'être le grand perdant de cette crise, un objectif prioritaire. Mais vous savez désormais que cette bataille, vous ne pourrez pas la mener contre le peuple, mais seulement avec lui. Troisièmement, pour adapter la France à la mondialisation sans jeter une partie des Français aux oubliettes, et pour rendre la transition énergétique compatible avec la justice sociale, vous aurez besoin de vous appuyer sur une Europe plus unie, plus forte et plus fédérée.
Mais, avant de débattre sereinement, nous appelons, monsieur le Premier ministre, à un retour au calme. Or cela nécessite que vous retrouviez, comme je vous l'ai dit lundi, le chemin de la justice fiscale et sociale. Nous proposons, par exemple, une baisse de la CSG pour les retraités qui touchent moins de 1 700 euros de pension, car cela reste une petite retraite. Pour les salariés, nous proposons de défiscaliser et d'exonérer de cotisations sociales les heures supplémentaires pour ceux qui gagnent moins de 2 000 euros, afin qu'ils puissent terminer le mois. Pour les locataires, nous vous demandons de revenir sur la baisse de 5 euros de l'aide personnalisée au logement – APL – que nous avions combattue et dont vous avez reconnu que c'était une erreur.
Les avancées sociales que nous vous proposons coûteraient environ 4,5 milliards d'euros. Comme nous sommes des élus responsables, soucieux de notre dette et de notre déficit excessifs, nous proposons de les financer par deux mesures : une diminution de 5 % sur les niches fiscales qui profitent aux plus riches, à l'exception de celles concernant les outre-mer et les associations caritatives ; une surtaxe à droit d'accise sur les produits de luxe, à l'instar de celle que vous avez mise en place sur les yachts, mais avec une assiette plus large, afin que les plus riches contribuent au rééquilibrage social que nous appelons de nos voeux.