Il a voulu se passer des corps intermédiaires – élus locaux, parlementaires, représentants syndicaux – qui ont ressenti un réel mépris, dont l'exécutif récolte aujourd'hui les fruits. Voilà la faute originelle : lorsqu'il n'y a plus d'intermédiaire, chers collègues, les manifestants les plus vindicatifs se présentent à Paris et veulent marcher sur l'Élysée – on l'a vu.
Des tas de livres ont été écrits sur le caractère de notre peuple, un peuple qui est en même temps monarchiste et régicide. Monsieur le Premier ministre, pour éviter que le peuple ne soit régicide, c'est la monarchie qu'il faut abattre. On me dira que c'est une « monarchie républicaine » : sans doute, mais une monarchie quand même ! Souvenez-vous qu'au début du quinquennat, elle était même jupitérienne, et quasiment de droit divin. Cela passera par une réforme des institutions bien plus ambitieuse que celle que vous avez proposée, car les manifestants interpellent aussi notre modèle démocratique.