Soit vous n'avez pas compris la gravité de la situation, soit vous persistez dans l'erreur. Retarder la hausse ne servira à rien. La seule réponse qui vaille, c'est l'annulation ! Il faut supprimer tout de suite la hausse de taxes pour 2019 et pour les années suivantes. On ne sort pas de la crise par l'ambiguïté !
En outre, quel est le sens du grand débat que vous voulez lancer ? N'a-t-il pas déjà eu lieu, ici, à l'Assemblée nationale ? Au fond, vous l'avez déjà tranché, dans le sens que j'ai précédemment rappelé. Il est d'ailleurs assez saugrenu, de la part d'un gouvernement dont l'ADN inclut l'absence de concertation, de lancer un grand débat régional. Vous devenez une sorte de think tank ! Et il y a fort à parier que les conclusions que vous en tirerez sont déjà écrites. De manière plutôt savoureuse, vous passez, sans le dire, d'un excès à l'autre en déclarant que les Français décideront au travers d'une multitude de débats organisés par les préfets – et dont on se demande bien comment ils seront organisés. Vous passez sans transition d'un État jupitérien à l'autogestion !
Alors que le moratoire pourrait coûter 2 milliards d'euros, j'entends dire ici et là que nous devrions désormais nous exonérer de l'objectif fixant le déficit public à 3 % du PIB. Ce serait une grave erreur : nous sommes en pleine croissance et si nous ne parvenons pas à juguler les déficits maintenant, nous n'y arriverons jamais. Il ne faut pas laisser filer le déficit car, ensuite, le poids de la dette publique va écraser les Français. Ce sont évidemment les ménages qui vont la rembourser d'une façon ou d'une autre : la dette, c'est la baisse du pouvoir d'achat de demain. Je rappelle qu'entre mai 2017 et fin 2019 – en pleine période de croissance – la dette publique aura augmenté de plus de 174 milliards d'euros !