Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du mercredi 5 décembre 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth :

Il y a une façon très simple de respecter les règles européennes : s'attaquer enfin à la question des dépenses publiques. Mais c'est un domaine dans lequel vous n'avez rien proposé, vous contentant d'engranger des recettes fiscales supplémentaires.

Par votre politique fiscale injuste, vous avez divisé la France. Depuis votre arrivée au pouvoir, vous n'avez eu de cesse d'opposer les Français les uns aux autres : actifs contre retraités, Français des villes contre Français des campagnes, contribuable local contre contribuable national. Votre politique fiscale est illisible, incompréhensible, injuste, inefficace.

Or on ne peut pas réformer la France en commençant par la diviser. Aujourd'hui, je doute donc de votre capacité à mener les réformes annoncées. Même si je conteste la qualité et l'efficacité de celles qui ont été conduites depuis dix-huit mois, il est à mes yeux évident que la France a besoin de réformes profondes ; nous pouvons nous rejoindre sur ce point. Mais vous avez créé toutes les conditions pour que l'immobilisme succède à l'agitation réformiste. Comment, en effet, allez-vous aborder les débats que vous avez vous-mêmes prévus – la loi de bioéthique, la réforme de la Constitution et, bien sûr, celle des retraites ? Sans en connaître le contenu, on sait déjà qu'elles ne feront pas l'unanimité, qu'elles diviseront les Français d'une autre manière, en particulier celle des retraites qui devrait faire quelques gagnants et, probablement, de nombreux perdants.

Je parle en connaissance de cause, vous le savez : nous avons fait face à des millions de manifestants lors de la réforme de 2010. Mais nous n'avons pas cédé : le gouvernement de François Fillon et le président Nicolas Sarkozy ont tenu bon parce que notre réforme était profondément juste. D'ailleurs, l'équilibre de la sécurité sociale dont se glorifie le gouvernement actuel est le fruit de l'augmentation des recettes par la croissance et de la réforme des retraites de 2010.

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