Pour dissiper ce qui peut être un malentendu de Mme la ministre, je tiens à dire que ce sont les députés du groupe La France insoumise et non pas nos collègues du groupe Les Républicains qui contestaient certains aspects des accords du Touquet. Comme je l'ai dit, on ne peut pas traiter, d'un côté, les biens et les marchandises et, de l'autre, les êtres humains. C'est cela que nous contestons, et nous l'assumons totalement.
Nos échanges montrent les limites de la législation par ordonnances. Ce débat, qui touche à des aspects de la politique migratoire, a toute sa place ici. Vous ne pouvez pas faire comme si le débat politique, ici ou en Grande-Bretagne, n'était pas lié à l'organisation du Brexit. Au-delà de la question migratoire, certains enjeux nécessiteraient d'être débattus si nous voulions faire preuve de responsabilité politique. Vouloir les aborder n'est pas le signe d'un manque de pragmatisme.
Nous discutons comme s'il suffisait de signer ou de ne pas signer pour régler un non-accord ou un mauvais accord. Le Brexit soulève de vastes questions et il va continuer à avoir d'intenses répercussions dans les différents pays. Si nous ne prenons pas le temps d'en discuter sur le plan politique, nous nous exposons à de nouvelles crises. En tant que parlementaires, nous avons la responsabilité d'anticiper cela et de faire en sorte que le débat, ici et dans la société, soit lisible.
Le recours aux ordonnances nous empêche d'avoir ce débat parlementaire et nous expose à des difficultés encore plus grandes à l'avenir. S'il y a bien une leçon à tirer de l'exemple britannique et de la profonde crise politique qui existe dans ce pays, c'est bien celle-ci : les élus et les responsables doivent s'emparer de ces sujets pour faire en sorte que la société soit préparée et puisse les aborder de manière sereine.