Intervention de Alain Perea

Réunion du mardi 4 décembre 2018 à 18h40
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Perea :

Nous abordons ce soir l'étude du texte portant création de l'AFB-ONCFS. Je regrette que le contexte actuel ne permette pas à ce texte de bénéficier de la publicité qu'il mérite, mais l'actualité en veut ainsi… Dans ce contexte, je tiens à remercier Mme la ministre Emmanuelle Wargon et toute son équipe, qui ont été mobilisées tout au long de nos travaux. Je tiens aussi à remercier tous les collègues de la commission grâce auxquels nous avons pu avoir des auditions de qualité qui ont éclairé le débat parlementaire. Nos travaux se sont déroulés sous la houlette de Mme Barbara Pompili qui continue ainsi son long combat pour l'environnement.

Dans ces conditions, je ne doute pas que nos débats à venir vont nous permettre de trouver un équilibre sur ce texte important. Le jour venu, nous pourrons alors communiquer sur un beau travail législatif qui aura abouti à la création d'un nouvel outil aussi performant qu'indispensable pour la préservation de la biodiversité dans notre pays, et bien au-delà.

Je souhaite mettre l'accent sur trois axes forts de ce texte.

Pour commencer, nous ne devons jamais perdre de vue que notre objectif est de créer le meilleur outil possible pour la biodiversité. La nature dépend d'un équilibre fragile que l'homme ne cesse de perturber, se cachant d'ailleurs souvent derrière une bonne raison. Cet équilibre finit par être rompu et la nature dans son ensemble en pâtit ; c'est aujourd'hui un fait avéré. Alors que nous devons construire un établissement en charge de la nature, ne perdons pas de vue que notre capacité à trouver un équilibre sera un message fort que nous enverrons aux acteurs de la biodiversité afin qu'ils assurent avec efficacité la mission qui sera la leur. À mon sens, l'esprit que nous mettons dans ce texte est plus important que le nombre de membres dont nous doterons le conseil d'administration. Notre majorité veillera donc en permanence à rechercher cet équilibre.

Ensuite, nous devons tenir compte des acteurs concernés. Je pense naturellement aux agents des deux établissements, mais aussi aux personnes qui travaillent dans les fédérations des chasseurs ou dans les ONG ; n'oublions pas non plus les acteurs bénévoles, qu'ils soient chasseurs etou membres d'associations de protection de l'environnement, ni les élus locaux qui sont souvent bien seuls devant les enjeux environnementaux qu'ils traduisent trop fréquemment par « contraintes environnementales » alors qu'il s'agit de richesses pour leur territoire. Notre rôle de député consiste à les unir, à les amener à travailler ensemble. Nous devons amener tous les acteurs à comprendre l'importance et la fragilité de la biodiversité. Nous devons mettre en place un établissement de développement et de progrès et non de contraintes et d'opposition. Cet objectif sera atteint si nous veillons à une juste répartition entre les missions, les acteurs et les actions. Cette juste répartition doit aussi se retrouver entre mesures législatives et réglementaires.

Enfin, je voudrais appeler votre attention sur une mesure nouvelle que nous créons avec cette loi : la gestion adaptative. D'abord, je tiens à rappeler que les fédérations des chasseurs pratiquent la gestion adaptative depuis très longtemps. C'est ainsi que dans l'Aude, département récemment sinistré, la chasse a été fermée partout où le gibier a été affecté. Dans cette logique qui revient à transférer à notre mode administratif une pratique répandue sur le terrain, ne nous trompons pas de combat, sachons dépasser l'approche binaire qui distingue espèces chassables et non chassables.

C'est donc soucieux du détail, mais conscient des grands équilibres que je viens de rappeler, que le groupe majoritaire engage ces débats.

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