Nous avons été élus sur la bienveillance et l'empathie. Où sont-elles ce soir ? Je suis désolé de vous le dire aussi crûment, mais, à un moment, surtout dans le contexte actuel, il faut raison garder. Rien, rien ne vous oblige, encore une fois, à approuver cette proposition de loi, mais je refuse que nous la renvoyions en commission et que nous n'en débattions pas.
Je ne sais même pas moi-même, avant l'examen complet du texte, si je le voterai ou non : peut-être vous donnerai-je raison, madame la secrétaire d'État, et préférerai-je attendre la fin de la concertation. Mais la concertation en cours ne peut pas craindre ce texte, alors que celui-ci peut, en revanche, l'améliorer.
Je trouve dommage que nous ne saisissions pas la main tendue de nos amis du groupe UDI, Agir et indépendants pour que l'ensemble de l'Assemblée nationale travaille collectivement, comme nous l'avons fait sur le cancer pédiatrique, où nous avons réuni l'unanimité. Pourquoi ne le ferions-nous pas sur cette proposition de loi ? Pourquoi ne discuterions-nous pas de ce texte ? Je suis sûr que M. Paul Christophe est prêt à faire des concessions, il l'a d'ailleurs dit. Peut-être que la question du financement est importante, vous avez sans doute raison, madame la secrétaire d'État, je ne le conteste pas. Mais discutons-en dignement, sereinement ! Ne serait-ce que par respect pour les 8,3 millions de personnes qui attendent un signe de notre part – pas hier, pas dans deux ans : demain !
Nous ne voterons donc pas cette motion de renvoi en commission.