Je me limiterai à des remarques rapides.
Nous avons conscience de l'importance fondamentale des communes, des départements, des régions comme ancrages de notre démocratie.
S'est toujours posée en France la question centrale des rapports entre les collectivités et l'État central. L'État-nation a une qualité, celle d'offrir à chaque citoyen un traitement strictement égal, mais il souffre d'un défaut majeur, sa totale inaptitude à saisir la diversité de la France, qu'elle soit géographique, culturelle ou sociale. C'est une faille qui a traversé notre histoire. Citons l'affrontement entre les Montagnards, centralisateurs, et les Girondins, plus respectueux de la diversité et des terroirs. En termes diplomatiques, je dirai que nous sommes beaucoup plus proches des uns que des autres.
J'observe que les régions françaises, dans leur majorité, inscrivent leurs revendications dans une décentralisation administrative. Notre combat à nous, en Corse, consiste à faire prendre en compte par la loi, à travers un statut d'autonomie, la dimension politique de la question corse. En parlant de la sorte, je sais bien que je m'attire les soupçons de beaucoup. Pourtant, la loi ne ferait rien d'autre que de prendre en compte une réalité objective, géographique mais aussi sociale, culturelle et historique.
Enfin, plus largement, je voudrais dire aux présidents ici présents que nous sommes solidaires face au non-renouvellement du fonds de soutien exceptionnel aux régions, même si la Corse n'est que faiblement affectée. Nous sommes d'autant plus solidaires que cela entraînera une baisse de l'investissement, pourtant facteur majeur de croissance économique et de création d'emplois.