La qualité de vie des personnes âgées comme l'accompagnement de la perte d'autonomie sont au coeur de notre feuille de route. Mieux prendre en charge nos aînés est un devoir de solidarité et de protection, dont le respect constitue la marque d'une société qui reconnaît ce qu'elle doit aux plus anciens.
Des réformes majeures et des progrès visibles sont d'ores et déjà en cours pour avancer vers une société plus inclusive et plus protectrice pour les personnes âgées. Je pense à la transformation du système de santé visant à prendre en compte le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques, aux nouvelles synergies entre médecine de ville, médico-social et hôpital ainsi qu'à la suppression du reste à charge en matière d'optique, de soins dentaires et d'audiologie.
Cette dernière mesure, majeure, était une promesse forte du Président de la République. Elle sera appréciée par les assurés, notamment les personnes âgées, qui auront accès à un ensemble de prestations de soins identifiées répondant aux besoins de santé nécessaires : bien voir, bien entendre et soigner son hygiène bucco-dentaire, avec une garantie de qualité. Concrètement, cela signifie que la base de remboursement des aides auditives passera dès le mois prochain de 200 à 300 euros, soit 200 euros de reste à charge en moins pour les deux oreilles. Par ailleurs, dès 2020, l'absence de reste à charge sera garantie pour l'optique et une partie du panier dentaire – les couronnes et les bridges.
L'amélioration de la qualité de vie des personnes âgées passe aussi par une transformation en profondeur de la façon dont est reconnu et pris en charge le risque de perte d'autonomie lié au vieillissement. Le Gouvernement a lancé, en octobre dernier, une vaste concertation et un débat national au sujet de la perte d'autonomie. Cette mission, conduite par Dominique Libault, devra formuler des propositions permettant au Gouvernement de couvrir tous les aspects de la prise en charge des personnes âgées. Je tiens à saluer l'investissement des députés qui participent aux différents ateliers. Nous devons relever un grand défi ; je sais pouvoir compter sur les députés de tous les bancs pour y travailler.
Dans cette attente, la proposition de loi dont nous débattons ce soir vise à résoudre un problème concret : l'accès aux soins ophtalmologiques dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. En effet, votre rapport le démontre très justement, madame Firmin Le Bodo, le dispositif en vigueur ne permet pas aux personnes hébergées en EHPAD de disposer de lunettes adaptées à leur vue.
S'il est déjà délicat d'obtenir un rendez-vous pour tout patient désireux de faire contrôler sa vue, pour les personnes âgées résidant en établissement, c'est un parcours du combattant. D'après les projections démographiques de la profession d'ophtalmologue effectuées par la DREES – la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques – , les difficultés d'accès à une consultation ophtalmologique sont malheureusement appelées à perdurer.
Des mesures ont été prises pour étendre les champs de compétences des orthoptistes et des opticiens-lunetiers, mais, chacun en convient, elles n'ont pas résolu tous les problèmes.