Quelques mots qui, une fois n'est pas coutume, ne seront pas très éloignés de ceux de M. Sacha Houlié. Je n'ai pas non plus à me prononcer sur l'opportunité de la création de cette commission d'enquête, qui relève de la liberté des groupes d'opposition ; nous en prenons donc acte. Toutefois, le groupe Les Républicains jugerait la démarche plus pertinente, opportune et légitime si elle concernait l'ensemble des groupes violents.
Las, l'actualité nous démontre que, dans les rassemblements et les manifestations, la violence se développe. Nous devons tous la condamner avec la plus grande force et réfléchir aux moyens de la combattre. Aussi espéré-je que le groupe majoritaire acceptera de voter la proposition de loi du président Retailleau, adoptée par le Sénat, qui vise à mieux combattre ces groupuscules en créant un fichier des personnes connues comme étant des casseurs réguliers dans les manifestations, voire en allant jusqu'à interdire de manifestation – dans le cadre d'un dispositif identique à celui qui interdit l'accès aux stades de football à certains supporteurs identifiés comme violents – ces personnes préalablement recensées parce que condamnées.
Nous avons tous le devoir de lutter contre ces groupuscules. Pour ma part, j'ai demandé à plusieurs reprises, à ce gouvernement comme au précédent, de dissoudre ceux qui utilisent la violence comme moyen d'expression – même si leur conférer une expression est déjà leur accorder trop d'honneur et trop de place. Notre action doit en effet viser tous les groupes violents, quelle que soit leur pseudo idéologie. Le Gouvernement doit ainsi envisager la dissolution des groupements de fait et associations qui utilisent la violence comme moyen d'action et sont composés de casseurs – je pense notamment aux « Antifa » ou aux « Black blocs » – quelle que soit l'idéologie dont ils se revendiquent. L'objectif doit être de combattre et d'éradiquer les comportements violents. Établir une distinction entre ces groupuscules me paraît donc étonnant.
Notre groupe, je le rappelle, avait demandé, après les événements du 1er mai dernier, la création d'une commission d'enquête portant notamment sur l'organisation du maintien de l'ordre. Les événements des deux derniers week-ends démontrent que cette requête était particulièrement légitime. Du reste, le ministre de l'Intérieur a reconnu des erreurs, lors de son audition lundi soir dernier. Notre proposition de résolution était donc différente, monsieur Houlié, de celle que nous examinons aujourd'hui.