Contrairement à mon collègue Alain David, je ne comprends pas l'ambition de cette motion de rejet préalable. Il ne faut pas, dans un moment aussi critique, aussi sensible, faire le choix de l'obstruction, de l'inaction. Comme l'a dit très justement Mme la ministre, nous avons besoin d'anticiper les événements pour pouvoir réagir rapidement. C'est pourquoi le groupe La République en marche soutient le choix de recourir à la procédure des ordonnances.
C'est nécessaire non seulement pour préserver le fonctionnement de l'Union européenne, mais aussi pour préserver notre économie : je vous rappelle que le Royaume-Uni est notre sixième client et nous procure notre troisième excédent commercial. En tant que membre de la commission des affaires économiques, j'ai rencontré un certain nombre d'entreprises : toutes m'ont fait part de leur inquiétude quant à l'avenir des relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.
Des mesures ont déjà été prises : je pense notamment au recrutement de 700 douaniers supplémentaires. Avec ce texte, nous pourrons aller plus loin en nous attaquant à un certain nombre de sujets sensibles, notamment la situation des ressortissants français et britanniques résidant sur le territoire de l'autre pays, l'ouverture des droits, la circulation des marchandises, la gestion des ports ou des tunnels.
Compte tenu du report du vote annoncé par Theresa May, une nouvelle partie va s'engager dans les prochains jours entre les parlementaires du Royaume-Uni. Nous refusons d'être inactifs face à l'incertitude britannique : aussi voterons-nous contre cette motion de rejet préalable.