Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mardi 11 décembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Après l'article 50 quater

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Je ne doute pas que l'on soit attentif à ce risque ; j'espère bien qu'on l'est, puisque plusieurs dizaines de suicides sont déplorés chaque année – la centaine a été dépassée en 2017. Il faut donc redoubler d'efforts, madame la ministre : on ne saurait se contenter de dire qu'au quartier arrivants, on fait attention au choc carcéral et que le détenu peut y passer un coup de fil. Un parloir, ce n'est pas la même chose qu'un coup de fil ! Je sais bien que vous voulez procéder aux audiences par internet, par visioconférence, bref, à distance, que tout cela est à la mode, mais tout de même ! Quand on est derrière les barreaux, cela ne revient pas du tout au même que de voir quelqu'un physiquement, directement, au parloir.

Si nous avons déposé ces amendements, cher collègue rapporteur, c'est bien parce que cette possibilité n'est pas offerte aux détenus actuellement. Si tel était le cas, si un parloir leur était accessible au cours des trois premiers jours, nous n'aurions pas eu besoin de le faire ! Mais la pratique au sein de l'administration pénitentiaire ne le permet pas. Je le répète, on peut attendre un parloir plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La voilà, la réalité de la détention dans notre pays ! Vous pouvez vous en satisfaire, ou prétendre que ce que nous demandons est actuellement possible, mais, je le répète, ce n'est pas le cas !

De même, vous me disiez que le contrôle au faciès étant interdit par le code pénal, il n'est pas un problème. Mais si, c'est un problème ! Et il nous appartient, comme parlementaires, de faire état des problèmes rencontrés sur le terrain. Sinon, à quoi sert-on ? Après, vous vous retrouvez face à des mouvements à propos desquels vous vous demandez pourquoi les gens râlent, pourquoi ils ne sont pas contents alors que l'on fait déjà des lois magnifiques et que tout y est ! Pourquoi ? Mais à cause du hiatus qui sépare nos discussions de la réalité !

Voilà pourquoi nous voulons que des garanties soient inscrites dans la loi, afin d'imposer à l'administration des obligations de résultat – car c'est ce qu'il faut en l'espèce.

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