Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du mardi 11 décembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Après l'article 51 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

Depuis 2009, les personnes détenues ont un droit de communication téléphonique, notamment pour appeler les membres de leur famille et d'autres personnes afin de préparer leur réinsertion, sous réserve de l'obtention d'une autorisation judiciaire.

Récemment, madame la garde des sceaux, vous avez proposé d'installer des téléphones dans chacune des cellules des établissements pénitentiaires, afin de permettre aux détenus d'accéder de manière permanente aux services de téléphonie. Comme l'on rapporté plusieurs syndicats – j'ai moi-même pu m'entretenir avec des surveillants pénitentiaires à ce sujet – , dans la situation actuelle, où il est déjà très difficile pour l'administration pénitentiaire de contrôler efficacement les communications émises, cette mesure, s'inscrivant dans le droit fil du laxisme de Mme Taubira, est particulièrement malvenue.

Nous sommes résolument opposés à un droit à caractère permanent à ces communications et donc à une installation durable de téléphones fixes dans chaque cellule, permettant des communications illimitées sur plusieurs numéros, comme vous le souhaitez, madame la garde des sceaux. Certes la lutte contre les trafics de téléphones portables dans les prisons doit être menée avec la plus grande vigueur, mais nous ne devons pas perdre de vue l'objectif qui doit être celui du passage par un établissement pénitentiaire, qui ne saurait être assimilé à un simple lieu d'isolement doté du confort dernier cri. Il est donc impératif que celle-ci soit plus strictement encadrée, notamment en termes d'horaires, afin de permettre une surveillance indispensable à la sécurité de tous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.