J'ai bien conscience que nous n'avons encore que peu parlé des conséquences potentielles du Brexit. Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un oubli. D'abord, il convient de noter que nos homologues se sont montrés très réticents à les évoquer au sein du rapport. Il n'est toutefois pas question de se voiler la face.
Oui, le Brexit vient, d'une certaine manière, ajouter aux inquiétudes, principalement en raison des difficultés, notamment administratives et douanières, qui pourraient en résulter.
Mais non, il ne met pas en péril la coopération franco-britannique en matière de défense, bien au contraire. Celle-ci repose en effet avant tout sur des accords bilatéraux, et le ferme engagement de chaque partie auprès de l'autre. Ainsi, la volonté politique ne fait en aucun cas défaut.
Depuis 2010, chaque sommet bilatéral a été l'occasion de rappeler l'importance de la relation de défense franco-britannique. Notre coopération dans ce domaine devrait donc être largement exonérée des effets – importants par ailleurs – du Brexit. Des questions demeurent, et devront trouver leur solution dans le cadre multilatéral européen.
Par ailleurs, compte tenu de l'importance de ce programme d'armement, nous savons nos deux pays capables de passer les accords que le Brexit rendrait nécessaires.
Alors, pourquoi un tel optimisme ?
D'abord, nous l'avons dit, nos deux pays ont construit une relation bilatérale robuste, qui n'a eu de cesse de se renforcer ces dernières années.
La conduite d'opérations en commun atteste de cette proximité. Citons de nouveau l'opération Hamilton ou le déploiement, à l'été, d'hélicoptères britanniques Chinook auprès de la force Barkhane.
Plus encore, cette proximité se reflète dans la coopération initiée entre nos deux pays dans le domaine nucléaire – domaine éminemment sensible –, autour du développement en commun de certaines capacités de recherche et d'essai.