Intervention de Yves Vérilhac

Réunion du mercredi 28 novembre 2018 à 10h50
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Yves Vérilhac, directeur général de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) :

Concernant les espèces protégées et les espèces chassables, sortons de l'idée reçue selon laquelle il existerait, en France, des espèces protégées auxquelles on ne peut plus toucher. C'est faux. Il existe des dérogations. Prenons l'exemple du cormoran, bête noire des pisciculteurs : 50 000 cormorans sont tués chaque année, et pas uniquement sur dérogation. Bien qu'ils soient protégés, il est tout à fait autorisé de les tirer quand ils commettent des dégâts dans les piscicultures, et la LPO est d'accord avec cette dérogation. Mais je rappelle que 50 000 cormorans, c'est la moitié de la population hivernante en France.

Par ailleurs, j'insiste sur le fait que, en France, la connaissance n'est pas financée. La connaissance, ce sont les sciences participatives, ce sont des armées de bénévoles qui fournissent des données. Par exemple, ils marquent, grâce à leur téléphone, chaque espèce qu'ils croisent, et qui est ainsi géolocalisée.

Tous les financements sont attribués à la recherche – musées, Institut national de la recherche agronomique (INRA), Centre national de la recherche scientifique (CNRS)… – alors que le travail des associations, de tous ces bénévoles, n'est pas reconnu par la société française. De la part de la seule LPO, ce sont 60 millions de données qui sont versés à la collectivité ; cela n'a pas de prix.

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