Notre assemblée est saisie, cet après-midi, d'une proposition de loi visant à sécuriser l'exercice des praticiens diplômés hors de l'Union européenne. Le rapporteur a parfaitement résumé les enjeux de ce texte, qui vise à prolonger de deux ans, c'est-à-dire jusqu'au 31 décembre 2020, le dispositif transitoire autorisant les praticiens diplômés hors de l'Union européenne à exercer dans notre territoire, dispositif qui doit s'arrêter dans moins d'un mois, à la fin de l'année 2018.
La question des PADHUE est un véritable serpent de mer. Elle met en lumière les carences du pilotage de l'accès aux soins depuis plusieurs décennies, dont nous payons aujourd'hui les conséquences. L'absence de vision à long terme se traduit par une situation dramatique. Les difficultés d'accès aux soins ne sont désormais plus cantonnées aux zones rurales, mais frappent également un nombre croissant de zones urbaines ou périurbaines.
Sans m'étendre sur le sujet, permettez-moi de souligner que la situation actuelle est un indicateur de la crise générale de l'ensemble du système de santé. Les symptômes en sont nombreux, parmi lesquels on peut citer la pénurie croissante de médecins à l'hôpital public, avec des taux de vacance de postes qui avoisinent aujourd'hui les 30 % en moyenne, l'engorgement des urgences et les difficultés à les faire fonctionner durant la période estivale, ainsi que le recours croissant à des professionnels de santé présentant des diplômes étrangers plus ou moins équivalents.
Dans le prolongement d'autres analyses, les travaux de la commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des Français sur l'ensemble du territoire, dont la création avait été proposée par notre groupe, à l'initiative de Philippe Vigier, ont montré que la situation actuelle, déjà critique, allait encore s'aggraver.