C'est un débat, qui mérite d'être ouvert avec les Français.
Troisième objet du débat : notre démocratie et la citoyenneté. Ces sujets méritent, si nous voulons les prendre au sérieux, que nous décalions l'examen du projet de loi de révision constitutionnelle pour tenir compte des éventuelles modifications souhaitées par les Français à l'occasion du débat. Comment mieux les associer à la prise de décision ? Comment mieux représenter les sensibilités politiques ? Comment répondre aux questions qu'ils se posent sur l'immigration ? Comment mener des politiques plus efficaces et plus justes ?
Enfin, comment organiserons-nous la présence de l'État et des services publics dans le territoire national, dans un monde et une France qui changent, dans une France où les mouvements de population sont massifs ? Comment prendre en compte la révolution numérique dans cette organisation, non pas forcément pour faire le choix du tout numérique, mais pour tirer parti de cette transformation technologique ? Comment lutter contre le réflexe, classique, des administrations publiques – réflexe dont elles n'ont pas l'exclusivité – de concentrer leur fonctionnement, que ce soit à l'échelle nationale ou régionale ? Nous savons tous que ce réflexe, même dans une France décentralisée, a dessaisi des petites villes, des villes moyennes, des sous-préfectures de certaines compétences, d'intelligences et d'établissements au profit des centres régionaux. Comment organiser notre pays en se départant de ce réflexe ancien et puissant ?