Nous serons donc au rendez-vous de la réforme fiscale par esprit de responsabilité, comme nous l'avons toujours été. C'est d'ailleurs ce qui nous distingue de cette motion présentée par les groupes FI, SOC et GDR : la responsabilité politique, le sens de la mesure, de ce qui est faisable, souhaitable, réaliste. Car, je le répète, la situation est grave.
Dans le Journal du dimanche du week-end dernier, nous apprenions que sept Français sur dix estiment que leurs enfants vivront moins bien qu'eux, et plus de la moitié d'entre eux considèrent aussi que les changements entrepris par Emmanuel Macron auront « des effets négatifs » sur le pays ; cette proportion s'élève à 61 % quand il s'agit d'estimer les effets négatifs de la politique du Gouvernement « pour soi ou ses proches ».
Ne laissons pas notre pays se déliter, notre nation s'effondrer. Nous vous demandons une attitude responsable, à l'écoute ; cessez de marcher avec des oeillères comme vous venez de le faire depuis plus d'un an et demi. Le cap était mauvais, la méthode catastrophique. L'heure est à une remise en question salutaire qui impose de la modestie et de l'écoute. Le devoir, la responsabilité historique qui vous incombent, c'est de gouverner la France, non une start-up nation jupitérisée, aujourd'hui largement mise sur la touche.
C'est pourquoi nous ne voterons pas la présente motion, dont le contenu est très éloigné de nos propositions. ll ne s'agit pas pour nous de mettre en cause la responsabilité du Gouvernement ; nous voulons plutôt que le Président de la République prenne ses responsabilités. Dans son dernier livre, Qu'est-ce qu'un chef ?, le général d'armée Pierre de Villiers le rappelle : « Pour bien diriger, il faut d'abord savoir se diriger soi-même. »