Mais puisque c'est le moment que vous avez retenu, nous allons l'utiliser.
Un mouvement, né il y a six semaines sur les réseaux sociaux, a pris la forme de gilets jaunes pour donner une visibilité à des citoyens qui ne s'estiment plus représentés dans le débat politique. Ceux-ci ont choisi de s'exprimer et de revendiquer, en dehors de tout mouvement, parti ou syndicat. Chacun, ici, doit entendre ce message.
Face à leur défiance, plusieurs attitudes sont possibles.
La première est de chercher à minimiser l'importance du mouvement, à compter, rond-point après rond-point, le nombre de manifestants et à négliger le fait que la force des gilets jaunes réside en réalité dans le soutien massif de l'opinion. Cette attitude cherche à disqualifier le mouvement, en moquant du caractère irréaliste de certaines de ses propositions, en dénonçant les contradictions, les listes à la Prévert, inhérentes à un mouvement sans leader ni structure, tout en amalgamant l'action violente de certains groupes à la volonté pacifique de l'immense majorité.
La deuxième attitude possible est de coller au mouvement, de tenter de le récupérer en le parant de toutes les vertus, alors qu'il est divers, que ses positions sont hétérogènes.