Il a fallu ensuite l'intervention tardive du Président de la République qui, reprenant son rôle de chef de la nation, a, à son tour, présenté des mesures pour répondre à l'urgence. Cette réponse n'est pas parfaite, et l'augmentation du SMIC annoncée devrait susciter rapidement bien des désillusions. Mais cette réponse a le mérite d'être concrète, même si, plusieurs jours après, nous ne savons toujours pas combien elle coûtera ni qui paiera, ce qui, vous en conviendrez, est assez étonnant – il s'agit d'une innovation, peut-être même d'une curiosité.
L'exécutif affirme vouloir désormais entrer dans une phase de discussion, faisant en cela écho au Grenelle social, fiscal et écologique que nous appelions de nos voeux. Nous constatons également un changement de ton de la part du Gouvernement. Certains prennent toujours plaisir à souffler sur les braises, à alimenter le feu non maîtrisable de la légitime colère sociale, en oubliant que nous faisons partie d'une maison commune. Quant à nous, le discours que nous tenons depuis plus d'un mois est inchangé : faisons une pause et mettons-nous autour de la table.
Il ne sortira rien de bon du chaos démocratique dont nous avons senti les premières effluves ces dernières semaines. L'heure doit être à la responsabilité de chacun et celle-ci commande une trêve. Le Président la République a ouvert une porte. Par la révolte du peuple français, Jupiter est redescendu sur terre.