Le Président de la République va-t-il enfin tenir compte du fait qu'il a été élu par une large majorité de Français qui n'avaient pas lu ou n'approuvaient pas son programme mais qui, tout simplement, ne voulaient pas entraîner notre pays dans l'aventure dramatique que constituait l'extrême-droite ? Puis, lors des élections législatives, nos concitoyens ont seulement souhaité lui donner les moyens de gouverner, tirant les conséquences de ce qui s'était passé lors de cette présidentielle inédite. Va-t-il en tirer les leçons et respecter enfin la promesse faite aux Français, devant la pyramide du Louvre, au soir de son élection : écouter ceux qui avaient voté pour lui au second tour mais ne l'avaient pas fait au premier ?
Notre attitude vis-à-vis de cette motion de censure, cette attitude responsable, ne peut masquer notre déception, partagée par des millions de Français, et parfois notre colère quant à la façon de faire de votre majorité au cours des dix-huit mois passés.
Depuis 2017, vous avez encore aggravé la tendance verticale, bonapartiste, inhérente à la Ve République, surtout depuis l'instauration du quinquennat : le Parlement ne sert est plus que de chambre d'enregistrement. Il est devenu une gigantesque imprimante pour les textes du Gouvernement, écrits ailleurs, au détriment d'un débat enrichissant, de la qualité de la loi et de son efficacité.