Non, monsieur le Premier ministre, nous ne nous étions pas lâchement habitués à cette souffrance des plus fragiles, contrairement à ce qu'a affirmé le Président de la République. Beaucoup de parlementaires, sur tous ces bancs, en particulier au sein du groupe Libertés et territoires, n'ont cessé de vous le dire depuis dix-huit mois : nous voyons une France qui demande à être écoutée et respectée, oui, écoutée et respectée, car elle n'entend plus dans nos discours qu'un lointain brouhaha, persuadée que nous ne parlons plus que de nous et pour nous.
Comment d'ailleurs lui donner tort ? D'un côté, la frénésie des petites phrases, le tumulte des querelles politiciennes, grossies par la loupe médiatique, enfiévrées par l'instantanéité des réseaux sociaux et des chaînes d'info, et les élites, qui expliquent, dans les salons parisiens, ce qu'il est bon de penser.