Intervention de Meyer Habib

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Je ne partage pas totalement l'euphorie de mes collègues. Les Français de l'étranger ne veulent pas être traités comme une variable d'ajustement budgétaire ! L'immense majorité d'entre eux n'est faite ni d'exilés fiscaux ni de rentiers ni de cadres expatriés. Le Président de la République a été clair, affirmant que l'enjeu numéro un était l'éducation. Or, le 7 novembre dernier, lors du dernier débat budgétaire, je mettais en garde contre les risques de dépeçage du service public de l'éducation nationale à l'international. Est en cause un décret de régulation pris en catimini le 21 juillet dernier, annulant 33 millions d'euros et dont il résulte une réduction massive du nombre d'enseignants et une explosion du taux de contributions versées par les établissements à l'AEFE – taux qui passe de 6 à 9 % avec les conséquences que l'on peut imaginer sur les frais de scolarité. Cette année encore, on constate une nouvelle réduction de la subvention allouée à cet opérateur majeur qui baisse de 15 millions d'euros. Du côté des bourses scolaires, ce n'est guère mieux : il y a 5 millions d'euros en moins alors que les frais explosent et que des centaines de familles se retrouvent exclues de leur bénéfice. Les plus fragiles d'entre elles sont les premières touchées. J'ai reçu plusieurs courriers d'administrés qui trouvent totalement dissuasifs les frais de scolarité, en particulier au lycée français de Milan. Il y a deux mois, un père désespéré à Rome me déclarait être obligé d'enlever ses enfants de l'école à cause des frais de scolarité.

Monsieur le ministre, vous aviez pris des engagements par la voix de votre secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne, m'assurant qu'aucune famille française résidant à l'étranger et répondant aux critères de bourse scolaire ne serait exclue de son bénéfice, faute de crédits. Le problème réside dans ces critères : souvent, une famille ayant un appartement ne répond pas à ces derniers et est obligée de retirer ses enfants du système scolaire. Êtes-vous prêt à envoyer un signal fort à nos compatriotes établis hors de France et à renouveler et à revoir à la hausse vos engagements ?

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