Je voudrais revenir sur l'aide publique au développement, en augmentation de 280 millions d'euros pour atteindre 1,36 milliard, soit 41 % du budget du ministère et 54 % de ce même budget, hors dépenses de personnel. Cette hausse massive qui tend vers les objectifs des engagements internationaux de notre pays, s'accompagne-t-elle d'accords avec les pays qu'on aide ? On sait qu'il y a malheureusement une relation non linéaire entre développement et migrations, selon une courbe en J inversée : lorsqu'un pays commence à se développer, l'émigration y augmente car les aspirations des habitants s'accroissent avec le niveau de vie et que ces derniers ont désormais les moyens d'entreprendre une aventure migratoire qui n'était pas possible lorsqu'ils avaient moins de pouvoir d'achat. On constate par exemple une forte immigration en provenance de Côte d'Ivoire, pourtant pays ayant un fort taux de croissance, et non pas de pays beaucoup plus pauvres comme le Niger. Avez-vous prévu ou imaginé des accords avec des pays qui vont bénéficier de cette aide publique au développement ? Avez-vous imaginé des systèmes de réadmission via ces accords afin de pouvoir maîtriser les flux migratoires ? Cette idée est souvent revenue au cours de mes auditions.