Cette observation est juste. Nous faisons en sorte, avec l'aide publique au développement, de poursuivre un objectif prioritaire : améliorer les conditions de vie chez nos partenaires du Sud. Il y a un partenariat avec les pays concernés mais nous n'établissons pas de lien de conditionnalité entre l'aide publique au développement et les réadmissions car cela ne me semblerait pas correct ni efficace.
Monsieur Lejeune, nous veillons effectivement à ce qu'il y ait une bonne continuité entre la pacification d'un territoire et la distribution d'une aide au développement. Cela est d'abord assuré par les militaires eux-mêmes et le ministère de la défense qui a des crédits budgétaires pour mener de petites interventions immédiates de soutien humanitaire aux populations concernées puis par le relais immédiat que prend l'Agence française de développement. Nous collaborons avec les états-majors sur place, notamment dans le cadre de l'opération Barkhane où il y a à proximité de l'état-major des représentants de l'AFD. Le but est de faire en sorte que des initiatives soient prises immédiatement pour que les territoires libérés ne soient pas de nouveau repris par tel ou tel groupe terroriste et que les populations se rendent compte que nous avons la volonté d'améliorer leur situation. C'est une préoccupation majeure.
Monsieur Mbaye, la moitié de la hausse d'un milliard d'euros ira à l'éducation et à la santé, soit à l'aide bilatérale. Éducation et santé étant intrinsèquement génératrices d'égalité entre les hommes et les femmes, nous sommes tout à fait en adéquation avec vos propos. L'aide bilatérale est une orientation que j'ai souhaitée pour ce budget, comme vous avez pu le constater dans mon propos liminaire.
Quant à la contribution financière française à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), elle est de 198 millions d'euros, soit 10 % du budget de l'OTAN. Cela fait de la France le troisième contributeur après les États-Unis et l'Allemagne.
La lutte contre les inégalités fera l'objet de décaissements accélérés car il s'agit de financer des projets dans les zones fragiles comme le Sahel. L'AFD doit s'adapter pour accélérer les procédures. Elle le fait, en particulier dans les zones conflictuelles. Il faut en effet que nous puissions assurer un continuum entre la libération du territoire et les investissements en aide au développement. Cette rapidité des décaissements sera testée lors de la mise en oeuvre de l'Alliance Sahel : 7 milliards d'euros seront mobilisés dans ce cadre, ce qui est énorme. Notre capacité à mobiliser ces crédits rapidement et efficacement donnera du sens à cette initiative prise par le Président de la République. Nous ferons le point sur les projets immédiats menés dans le cadre de l'Alliance Sahel au début du mois de décembre lors d'une réunion en Mauritanie.