Vous venez, madame la ministre, de parler du « succès » de Parcoursup. Comprenez que nous ne partagions pas tout à fait cette appréciation élogieuse alors que nous vous auditionnons dans un climat particulièrement tendu et qu'aux manifestations émaillées de violences s'ajoutent désormais des blocages et des perturbations dans les lycées. Les lycéens protestent en vrac contre le service national universel (SNU), la loi ORE, Parcoursup, la réforme du baccalauréat… Si la réforme de l'accès à l'enseignement supérieur a mis fin à l'injuste et arbitraire tirage au sort qui caractérisait le système APB, elle a provoqué de grandes incertitudes et beaucoup d'angoisse chez les jeunes et leurs familles.
Lors de la récente discussion budgétaire relative aux crédits de votre mission, vous avez rapidement envisagé des modifications à venir, et vous venez d'évoquer des « ajustements techniques ». Je regrette que, dans un très intéressant document mis en ligne dès le 28 septembre sur le site de votre ministère, figure en toutes lettres la mention « les orientations suivantes sont arrêtées pour la procédure 2019 », avant même que le sujet soit débattu en séance publique et avant le bilan que vous êtes venue faire devant nous. Voilà qui laisse assez peu de marge de manoeuvre à la prise en compte des éventuelles observations de la représentation nationale.
Enfin, nous continuons de penser que vous confondez le principe de la hiérarchisation des voeux et l'utilisation qui pourrait en être faite. On aurait très bien pu imaginer une hiérarchisation des voeux qui ne soit pas destinée à établir un ordre d'appel, comme c'était le cas avec APB, mais à permettre un désistement une fois un voeu exaucé.