En juillet dernier, deux mois avant la rentrée universitaire, j'évoquais au nom de de mon groupe, à propos de Parcoursup, un gâchis humain, une usine à gaz anxiogène construite dans la précipitation en quelques mois sans étude d'impact sérieuse et dont les bacheliers de 2018 ont dû essuyer les plâtres. Les inquiétudes ne sont pas totalement dissipées. J'en veux pour preuve les premières mobilisations de lycéens, auxquelles Parcoursup n'est pas complètement étranger, non plus que la réforme des lycées. En dressant ce premier bilan, madame la ministre, vous êtes juge et partie. Ce dont nous, parlementaires, avons besoin, c'est une évaluation de Parcoursup dans la durée.
C'est pourquoi mon groupe a demandé et obtenu qu'en 2019 le comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) de l'Assemblée nationale conduise, avec l'appui de la Cour des comptes, une évaluation qui portera aussi sur les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur. Il est donc encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives vraiment pertinentes de ce dispositif : les universités et les écoles doivent nous communiquer le nombre d'inscriptions réelles dans leurs établissements pour que nous ayons une visibilité complète de l'orientation des bacheliers. Vous avez évoqué 27 000 inscriptions de plus qu'en 2017, mais la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) de votre ministère nous avait indiqué attendre près de 58 000 étudiants supplémentaires à la rentrée 2018. L'écart est donc significatif ; où sont passés tous les étudiants qui auraient dû s'inscrire ? Est-ce une forme de découragement, ou est-ce le produit de Parcoursup ?