Intervention de Michel Larive

Réunion du mardi 4 décembre 2018 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

J'ai été frappé par la contradiction entre le rapport du ministère sur Parcoursup et la réalité de faits dénoncés par les lycéennes et les lycéens. Plus de cent établissements étaient bloqués hier, et aujourd'hui la mobilisation dégénère ; j'ai appris qu'un incendie a malheureusement ravagé ce matin un lycée de Toulouse et qu'un élève a été blessé au visage. Vous dressez, madame la ministre, un bilan élogieux de Parcoursup. Pour ma part, j'entends les craintes, fondées, des lycéens et des lycéennes quant à leurs perspectives d'avenir ; ils savent qu'ils n'auront pas forcément une place dans l'université qu'ils désirent. Les étudiants de demain ont parfaitement conscience que le Gouvernement cherche à étendre l'emprise du secteur privé sur l'université, à la mettre en concurrence en renforçant le processus d'autonomisation et à mettre un terme à l'équivalence nationale des diplômes.

Au-delà de Parcoursup, d'autres décisions récentes du Gouvernement contribuent à attiser leur colère. Je prends pour exemple l'augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers non européens. Le plan que vous présentez sous l'appellation humoristique « Bienvenue en France » traduit la fermeture de la France aux étudiants étrangers qui n'ont pas les moyens d'acquitter ces frais, donc aux plus pauvres d'entre eux. Vous prévoyez que les étudiants étrangers inscrits à l'université ou dans une école publique dépendant du ministère de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l'innovation verront, dès la rentrée 2019, leurs frais d'inscription portés de 170 à 2 770 euros pour une licence et à 3 770 euros pour un master ou un doctorat au lieu de 243 et 380 euros actuellement.

L'inquiétude de nos jeunes s'entend aussi dans les mots d'ordre qu'ils emploient devant les lycées qu'ils ont bloqués hier. Beaucoup soutiennent le mouvement d'ampleur des « gilets jaunes ». Ils savent que les choix du Président de la République et de son gouvernement condamnent beaucoup d'entre eux à la précarité dans laquelle vivent leurs parents et leurs frères et soeurs aînés. Il faut casser le cercle vicieux de la violence en offrant des perspectives d'avenir rassurantes à nos enfants. Quelles sont, madame la ministre, vos propositions à ce sujet ?

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