Madame la ministre, je souhaite revenir sur la hausse de 1 500 % des frais d'inscription pour les étudiants dits extra-européens, aux termes du programme « Bienvenue en France », dont l'intitulé devrait être complété par les mots «… si vous en avez les moyens », puisque le recoupement des chiffres montre que le triplement des bourses ne compensera pas l'augmentation – sauf si cette mesure vise en réalité à diminuer le nombre d'étrangers venant étudier en France. La Cour des comptes elle-même paraît frileuse devant cette proposition. Quant à l'argument consistant à dire que l'élévation des frais d'inscription renforce l'attractivité, il se vérifierait peut-être si le prix était le même pour toutes et pour tous, mais pas avec le dispositif que vous prévoyez. Quand, dans un train, vous avez payé votre billet 200 euros et que votre voisin a payé le sien 30 euros pour le même service, vous vous dites que vous êtes fait avoir pour avoir acheté votre billet trop tôt ou trop tard. Il en sera de même pour celles et ceux qui, entrant dans l'enseignement supérieur français, se rendront compte qu'ils ont le même service public pour un prix très différent. Cette mesure ne vise-t-elle pas tout simplement à compenser l'incurie qui a entravé la création de places supplémentaires, nécessaires, dans les universités françaises ? Vous avez affirmé que les autres étudiants ne verraient pas leurs frais d'inscription grimper ; c'est une bonne chose, même si je continue de trouver votre approche injuste et discriminatoire, mais la porte est grande ouverte à des augmentations ultérieures.