Intervention de Patrick Hetzel

Réunion du mardi 4 décembre 2018 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Vous indiquez, madame la ministre, que Parcoursup a permis des améliorations, mais on peut analyser les choses autrement et parler de sélection par le découragement. En 2018, il y avait 810 000 inscrits sur la plateforme, dont 220 000 ont été sortis de vos statistiques : 40 000 parce que vous les avez considérés inactifs et 180 000 dont vous avez estimé qu'ils avaient abandonné. Peut-on sérieusement prétendre qu'une réforme laissant plus d'un quart des bacheliers sur le tapis est un succès ? Jamais de tels chiffres n'avaient été atteints précédemment. De plus, des jeunes gens ont été affectés à des formations inexistantes, ce qui a évidemment créé des problèmes à la rentrée ; c'est un autre aspect pervers de la plateforme Parcoursup, dont vous n'avez dit mot.

Vous aviez aussi promis la transparence, mais l'opacité a prévalu : les taux d'insertion restent très largement inconnus, les attendus des formations sont extrêmement vagues et les lycéens ne savent pas pourquoi ils sont retenus ou pourquoi ils ne le sont pas. La suppression de la hiérarchisation des voeux a saturé le système, si bien que, comme vous avez dû le reconnaître, les files d'attente et des délais d'affectation se sont allongés. Enfin, alors que les filières sélectives ont connu un fort engouement, avec une demande en augmentation de 26 % pour les IUT, de 15 % pour les STS et de 12 % pour les classes préparatoires, elles ont, pour la première fois depuis plus d'une décennie, connu de grandes difficultés de recrutement ; comment expliquez-vous cette situation paradoxale ? Il y a un décalage réel entre votre discours et la perception sur le terrain.

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